Entreprise et financement: Banques et Crowdfunding, attention au miroir aux alouettes!

Dans mon tout premier article qui vous exposait à quel point la création d’entreprise peut se révéler un réel parcours du combattant sur beaucoup de points, j’avais abordé le sujet du financement, avec ironie et sarcasme certes en ce qui concerne le Crédit Agricole puisque cette banque a refusé de me prêter un somme minuscule pour une création d’entreprise.

Je reviens sur le sujet du financement car c’est malheureusement le souci majeur de beaucoup de créateurs d’entreprise et bien que les banques existent et que, depuis déjà environ deux ans en France, le crowdfunding ou financement participatif soit très utilisé par les porteurs de projet pour financer celui-ci, tout n’est pas tout rose.

Banques et entreprise ► Une vraie partie de bras de fer

Lorsque vous créez votre entreprise comme ce fût mon cas, vous avez bien souvent besoin d’un prêt. Le souci est que comme vous êtes une entreprise en création, et que par conséquent, seul votre prévisionnel peut convaincre votre banquier de vous financer puisque vous n’avez pas encore « fait vos preuves », les banques sont très frileuses à vous accorder un crédit. Malheureusement, vous, futur chef d’entreprise, subissez la politique du scoring appliquée par les banques, et surtout celle de la non prise de risques.

Si vous tombez sur un banquier un peu plus enclin à vous financer, vous n’échapperez pas à l’assurance sur votre tête ainsi qu’à la caution à titre personnel sur ce crédit. En gros, les banques prennent toutes les mesures pour s’assurer que même si vous mettez la clé sous la porte, vous continuerez à payer vos échéances en tant que personne physique, l’expression personne physique étant à entendre dans le cas présent: à titre personnel.

Si vous tombez sur un banquier un peu plus enclin à vous financer, il reste encore un souci non négligeable: les banques ne financent ni votre stock si vous êtes au régime BIC, ni votre BFR (Besoin en fonds de roulement), et c’est là que vous commencez à tourner en rond car acheter son stock avec son propre argent n’est pas à la portée de tout le monde, et démarrer sans trésorerie d’avance, encore moins… Mais c’est ainsi…

Enfin, le pire du pire du banquier, est celui qui est comme le dernier banquier que j’ai eu, soit le banquier qui vous dit maintes fois « OUI OUI VOUS AVEZ MON ACCORD DE PRINCIPE, FAITES! » Et le moment venu: « OUPS, j’ai appuyé sur la mauvaise touche et votre dossier est parti en étude au siège et je n’ai de ce fait plus la main mise sur la décision de vous prêter ou non ». Le pire du pire est donc le Banquier Girouette! D’ailleurs au final, il n’y a pas de mauvaise banque, car elles sont toutes plus ou moins pareilles, il y a surtout de mauvais banquiers.

Les banques le savent, compte tenu du contexte économique actuel, rares sont les futurs chefs d’entreprise ou chefs d’entreprise qui disposent d’un apport personnel conséquent, à moins d’être plusieurs associés (et encore..), aussi elles profitent de cette situation pour jouer avec vos nerfs. C’est un peu comme la phrase « pas de bras pas de chocolat »! Avec votre banque, si vous n’avez pas un minimum d’apport personnel lorsque vous êtes en création, et bien entendu n’avez pas un prévisionnel en béton armé, on ne vous prête pas. Toujours avec cette même banque, lorsque vous êtes déjà en activité et que vous avez besoin d’un financement pour pouvoir vous développer, si vous ne montrez pas un bilan et un compte de résultat plus que parfait, on ne vous prête pas non plus. D’où ma question: A quoi servent donc les banques pour les chefs d’entreprise si ce n’est que de se sucrer sur leur dos en frais de gestion, frais d’abonnement consultation de votre compte professionnel via leur interface, arrêtés de compte, commissions prises à chaque mouvement entrant et sortant, brefs, une multitude de frais en tout genre qui, sur une année vous coûtent souvent très cher…?

banques et entreprises

Financement participatif et entreprise ► Oui, mais…

Dès lors que vous êtes porteur d’un projet de création d’entreprise, vous avez la possibilité de soumettre celui-ci au financement participatif soit au financement par des tiers, des particuliers, des entreprises, bref le lambda qui veut bien participer à financer votre projet, avec toutefois dans la plupart des cas, une contrepartie, en nature ou autre. Il existe plusieurs plateformes dédiées au financement participatif en France, certaines sont plus fiables que d’autres, certaines plus renommées que d’autres, certaines plus ciblées sur l’entrepreneuriat que d’autres, mais de toutes, la plus grosse en France est à mon humble avis My Major Company.

Attention je n’ai aucun intérêt quelconque à recommander MMC plutôt qu’une autre plateforme de financement participatif et je ne suis pas du tout parente avec la famille Goldman (comprendre que je ne fais de publicité pour personne).

Le souci dans le recours au financement participatif est qu‘à première vue cela semble une réelle opportunité pour les porteurs de projet que d’obtenir une aide financière à rendre leur projet réel, vivant, mais lorsqu’on lit bien chaque ligne des CGU, c’est là que le bas blesse, d’où mon « OUI, MAIS… »

►EXTRAITS et donc EXEMPLES:

« Pour le porteur de projet dont le projet est financé XXX (la plateforme de financement participatif) s’engage à verser dans les plus brefs délais le montant des participations des contributeurs, déduction faite des valorisations, minoré de la commission prélevée. »Qui a compris? Parce que ni mon collaborateur comptable ni moi avons saisi le passage parlant de la « déduction des valorisations »: KESAKO?

« Le porteur de projet s’engage à envoyer à chaque contributeur, si le plancher de la jauge est atteint, un reçu fiscal dûment complété, daté et signé par le porteur de projet, étant précisé que ce reçu devra impérativement être établi sur le modèle « Cerfa n°11580*03 ». Le porteur de projet s’engage à communiquer à XXX, une copie de l’ensemble des reçus fiscaux destinés aux contributeurs, dûment complétés, datés et signés par le porteur de projet et ce, avant le versement des participations par XXX au porteur de projet. A défaut, XXX pourra suspendre le versement des participations au porteur de projet jusqu’à réception de l’ensemble des reçus fiscaux. » ► Bonjour l’usine à gaz car si vous avez à titre d’exemple, 500 contributeurs, cela fait autant de reçus fiscaux, pire, le double puisque vous devez en envoyer un à chaque contributeur et la copie de chacun à la plateforme de financement participatif si vous voulez pouvoir obtenir le versement des participations. Ahhhhhhhh 1000 FORMULAIRES CERFA: ACHEVEZ-MOI!

crowdfunding-financement participatif

Vous l’aurez compris, le financement est donc un réel casse-tête chinois pour les chefs d’entreprise car que nous soyons en création ou déjà en activité, obtenir un financement est très difficile et pourtant, sans financement, nous travaillons au final sans filet, et sommes donc à plus ou moins court terme, condamnés au banqueroute.. Que c’est donc bien triste une fois de plus..

 

Quand le consommACTEUR va trop loin!

La suite au prochain article.
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